Les vestiges gallo-romains

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(extrait d'une brochure "Locmariaquer", éditée par l'Association des Amis de la Chapelle Saint-Michel)

Selon M. de Robien, président du Parlement de Bretagne au XVIIIe siècle, Locmariaquer aurait été une importante ville romaine de 13 hectares. Il en dressa les plans, en insistant sur les vestiges d'un établissement appelé encore aujourd'hui Er Hastel (c'est-à-dire le château), avec pans de muraille de 10 pieds de hauteur.

Ce château fut ruiné, puis reconstruit, pour devenir le château de Kaër, pillé en 1598 ; les ruines furent arasées en 1809.

A cet emplacement, derrière la ferme du Léhui, on devinerait encore les fondations du réservoir d'eau de l'époque gallo-romaine. L'eau, provenant d'une source située dans la vallée de Pont-Sal, entre Auray et Vannes, était acheminée jusqu'au château d'eau de Locmariaquer par 20 km de conduits et par un aqueduc de 230 m qui franchissait la rivière d'Auray, à hauteur de Rosnarho. En 1753, l'administration de la marine fit dégager les derniers vestiges de l'aqueduc qui gênaient la navigation : c'étaient de grosses poutres encore saines, et faites de bois très dur ; sur la berge côté ouest, quelques-unes des 24 piles qui soutenaient la conduite d'eau sont encore visibles.

Le château d'eau servait à alimenter les "Thermes". Les ruines des thermes gallo-romaines se trouvent dans le sol du quadrilatère formé par l'Hôtel Lautram, la rue Lafayette, la ruelle des Vénètes et la rue Victor Hugo. D'après les fouilles de 1858, ces thermes comportaient au moins trois pièces à carrelage relativement soigné et à enduits stuqués, ainsi qu'un hypocauste, genre de four souterrain, destiné à chauffer les bains et les salles :

  • tepidarium pour les bains tièdes ;
  • laconium pour les bains de vapeur ;
  • complétés par le frigidarium pour les bains froids et le solarium installé en terrasse.

D'après les monnaies trouvées, la destruction de ces thermes a dû intervenir après le règne de Magnence, tyran qui se fit proclamer empereur en 350 et se donna la mort en 353.

Aujourd'hui encore, le sol recèle quantité de briques, restes de conduits et d'éléments d'hypocauste.

A l'emplacement du cimetière, on dégagea un amphithéâtre de 160 m de pourtour comportant trois murs concentriques, qui soutenaient des gradins regardant vers le Golfe. La corde de l'hémicycle, presque parallèle à la route actuelle, s'étendaient sur 80 m (M. G. de Closmadeuc a relaté en détail les fouilles pratiquées sur ce site en 1893. C'est ainsi qu'il indique que la tombe de Zénaïde Fleuriot se situe entre les deux murs intérieurs de l'hémicycle romain).

De ces fouilles furent découverts de nombreux tessons, de la sigillée, des palets de terre cuite, une monnaie de Salomine, épouse de Gallien, empereur romain de 260 à 268, un fragment de monnaie de l'impératrice Sabine, nièce de Trajan et femme d'Hadrien, ainsi que des ossements d'animaux et des urnes cinéraires.