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Table des Marchand(extrait d'une brochure "Locmariaquer", éditée par l'Association des Amis de la Chapelle Saint-Michel) Marchand au singulier, car son appellation provient, selon certains, de son emplacement sur la ferme de la famille Marchand. Selon d'autres, Marchand serait une altération de Daul-Varchant. Dolmen situé à côté du Grand Menhir, à 500 m environ au nord-ouest de l'église de Locmariaquer. Il aurait été érigé entre 4 000 et 3 000 ans avant notre ère. C'est une vaste chambre couverte avec galerie d'accès. La chambre mesure 3,04 m x 3,80 m avec une hauteur primitive supposée de 2,50 m. Elle est recouverte par une table monolithe de 6,16 m x 4,50 m x 0,76 m qui présente une cassure au sud. Cette table de couverture serait complémentaire de celle de Gavr'Inis ; c'est la thèse de M. L'Helgouac'h des 'Idoles qu'on abat" (1983) : "il devait y avoir, au moins, trois grandes stèles gravées qui, pour une raison inconnue, ont été abattues vers - 4 500 et dont les morceaux ont été récupérés, en partie, pour faire des dolmens à couloir". Les trois grandes stèles auraient été :
La table monolithe est supportée par cinq menhirs ; la galerie d'accès mesure 6,50 m de long et 1,30 m de large, s'élargissant à 1,52 m vers la chambre ; elle comporte six supports à droite, six à gauche et deux tables de recouvrement. La grande dalle de recouvrement est en orthogneiss, tout comme le Grand Menhir. Comme tous les dolmens, la Table des Marchand est un monument funéraire recouvert, à l'origine, d'un tumulus. C'est pourquoi, peut-être M. de Robien, qui a exploré les monuments de Locmariaquer entre 1727 et 1737, n'en fait pas mention. La découverte aurait pu intervenir en 1776, lors de l'érection de la "Maison de la Ville" pour laquelle des pierres du dolmen auraient été utilisées. Cependant, J. L'Helgouac'h, pense que le monument était dégagé à l'époque gallo-romaine. En 1780, la table des Marchand était dénudée. Achetée par l'État en 1883. En 1937, Z. Le Rouzic la fait recouvrir pour la protéger des intempéries. Sur la face intérieure de la table de recouvrement, est gravée une "hache-charrue". La pierre ogivale, constituant le support du fond, présente au resto, gravée, une Déesse en plein cintre, rempli de Crosses (manches de haches) ordonnées en quatre rangées horizontales ; le verso est est également gravé. Selon J. L'Helgouac'h et S. Cassen (1988), cette stèle ogivale en grès a pu être "installée avant la construction de la tombe, puis intégrée dans celle-ci". Les objets découverts dans la chambre funéraire sont exposés au Musée de Vannes :
Les fouilles, commencées en 1986, ont permis de dégager deux murs qui délimitent le cairn entourant le monument. De plus, des traces d'habitat antérieur à l'érection de la Table des Marchand ont été découvertes (foyers et trous de poteaux). Enfin, la datation d'un de ces foyers, 3 900 avant J.-C., donne à penser que les grandes stèles de Locmariaquer ont été érigées à cette époque ; abattues plus tard, leurs fragments ont été réutilisés pour construire la Table des Marchand, le Mané Ruthual, Gavr'Inis (J. L'Helgouac'h et S. Cassen - 1988).
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