Grand Menhir

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(extrait d'une brochure "Locmariaquer", éditée par l'Association des Amis de la Chapelle Saint-Michel)

Parfois improprement appelé Mané-Er-Groah, peut-être par confusion avec le tumulus d'Er-Grah tout proche et dégradé. Appelé aussi Men-Er-H'Roeck (ou Men-Er-Hroeg).

Distant de 500 m de l'église de Locmariaquer, au nord-ouest, situé à côté de la Table des Marchand.

Cette "Pierre Debout" aurait été érigée vers 2 500 ans avant J.-C. Elle est en orthogneiss, roche provenant de la presqu'île de Rhuys. On a cru longtemps que sa chute était due soit à la foudre, soit à un séisme. Aujourd'hui, on pense plutôt qu'elle fut abattue délibérément dès les temps préhistoriques.

Le Grand Menhir s'est brisé en cinq fragments, dont il n'en reste que quatre ; il mesurait 20 m et pesait 347 tonnes ; c'est le plus grand menhir connu. L'un des fragments présente une figure de "hache-charrue".

Comme tous les menhirs, sa destination reste hypothétique : idole ? symbole religieux ? repère maritime ?

Au premier siècle de notre ère, un géographe grec écrivait : "A l'extrémité du pays des Celtes, se trouve une colonne appelée la colonne du Nord, face à l'océan aux flots agités. Les derniers Celtes et les Vénètes habitent auprès de cette colonne".

En 1727, le président de Robien, père de l'archéologie bretonne, qui résida à Crach de 1726 à 1756, a dessiné le Grand Menhir en son état actuel.

En 1900, l'amiral Réveillère proposa de le remettre debout et même de le transporter à Paris pour l'Exposition Universelle de 1900.

Dans "Secrets et Gloires du Morbihan", Claude Dervenn a écrit ceci à propos du Grand Menhir de Locmariaquer :

"Sur la pente du tumulus gît, en quatre blocs, le plus gigantesque menhir que les bretons appelèrent, lui aussi, Men-Er-Hroec'h ou Groec'h, la "Pierre de la Sorcière". Reconstitué, il atteindrait vingt et un mètres. Fermez les yeux, imaginez : la hauteur d'un immeuble de sept niveaux. Le poids des quatre blocs dépasse 347 000 kg. Comptez le nombre de bœufs et celui des épaules qu'il fallut demander à un peuple sans chiffres écrits, pour sortir de la carrière originelle cette masse formidable, pour la traîner sur des rouleaux de bois, la hisser sur un plan incliné de plus en plus haut, la faire basculer dans la cavité préparée, caler sa base avec des pierres plus petites... Un tel labeur pour ce qui n'était pas destiné à défendre, à abriter, ou à nourrir des hommes, mais à leur être ce SIGNE qu'il fut le mémorial d'un chef disparu, la stèle votive signalant le tombeau voisin, l'amer visible du large, le symbole viril de la vie, ou une antenne tendue vers les ondes cosmiques dont nous ne savons plus capter les messages".

Lire article de Catherine Mallaval paru dans "Libération" du 20 octobre 1993.