Orientation des Dolmens

Le dolmen peut-il prétendre comme les alignements, à une orientation particulière ? Aux équinoxes, aux solstices d'hiver ou d'été, on a vu le soleil se lever à l'entrée du couloir ou de la chambre. On a mis cette particularité en rapport avec quelques cultes agraires de résurrection. Admise par les uns, cette hypothèse a été contestée par les autres. On a objecté le trop vaste secteur que balaie l'entrée du dolmen. Plus prosaïquement, ils s'ouvriraient à l'abri des vents et des pluies du Sud-Ouest. Une enquête déjà ancienne montre cependant que sur 156 dolmens du Morbihan, 135 s'orientent dans le quartier Sud-Est, 54 entre le lever solsticial d'été et d'hiver, 98 du lever au coucher du solstice d'hiver.

Les gravures.

Le Morbihan est la région la plus riche en gravures mégalithiques. Tout le monde connaît la réputation mondiale du dolmen de Gavrinis.

Le plus souvent, ces gravures sont disposées à la surface interne des supports, parfois à la face inférieure des tables (Le Grah Niol en Arzon, Kercado en Carnac, Table des Marchands, Mané Rutual en Locmariaquer, l'Ile Longue en Baden). Le trait s'obtenait par percussion au moyen d'une hache polie en roche dure. En certains cas, le dessin reste flou, aggravé par l'altération du granit ; en d'autres, l'artiste a fait surgir de vigoureux reliefs tels les manches de hache de la Table des Marchands ou les prestigieux colliers du dolmen de Gavrinis. On visitera de préférence des dolmens à galerie comme ceux de Gavrinis, face à Larmor-Baden, la Table des Marchands, le Mané Lud en Locmariaquer, le Mané Kérioned, Kercado en Carnac et, s'il n'avait été éventré, le Petit-Mont en Arzon ; sans négliger les dolmens de l'Ile Longue en Larmor-Baden, Pen Hap en l'Ile-aux-Moines, le Rutual, Kervresse en Locmariaquer, le Grah Nîol en Arzon, Kermaillard en Saint-Gildas de Rhuys, le Lizio en Carnac, le Mané Braz en Erdeven, le Mané Roullarde en La Trinité, le Parc Guren en Crach. On déchiffrera dans les musées locaux les dalles authentiques ou leurs moulages.

Non moins célèbre est l'allée couverte des Pierres Plates en Locmariaquer, suivie par Le Rocher au Bono, Le Luffang en Crach. Ici, se déroule, sur les supports, le thème de la déesse aux épaules saillantes.

C'est elle qui hante encore la modeste chambre des grands tumulus. Au thème classique, des haches emmanchées, le Mané er Hroek unît la divinité ogivale de l'Ile Longue à la déesse aux belles épaules. Avec ses seins en ronde bosse, la chambre de Tumiac sort du schéma classique de la fécondité qui s'est épanouie aux Pierres Plates.

Sur ce palimpseste de pierre va s'exercer désormais la sagacité des exégètes de la religion mégalithique.